À l’occasion de cette période de souvenir, je partage avec vous quelques notes transmises à monsieur René Audet, journaliste pour l’armée canadienne, destinées au journal des vétérans.
Un vétéran de l’ombre de la seconde guerre mondiale…
Jean-Noël Croteau (Michel Noël)
- Lieu et date de naissance : Ville de Québec, 23 septembre 1922
- Informations sur la jeunesse : doué pour les sports et les arts, il se consacre dès son jeune âge à une carrière de chanteur et comédien. Études à Montréal. Membre actif du théâtre Arcade sur le Plateau Mont-Royal, il fait partie de la distribution régulière.
- À sa majorité, il est inscrit au régiment de Hull, en 1943. Il fait partie du Régiment des fusiliers de Hull. Dès lors, il suit les directives. Il s’inscrit, de plus dans l’Armée show afin de lier ses possibilités d’entraide. Il étudie et apprend un répertoire de chants susceptibles de plaire aux soldats. Tout le long des hostilités, il tiendra des activités culturelles pour améliorer la vie de ses compagnons d’armes.
- En novembre 1943, je crois, il fait partie du groupe de défense de Kishka, dans les Aléoutiennes. À Vancouver, en attendant de se rendre à Kishka, il passe diverses auditions pour l’Armée Show. Par la suite, Il est envoyé en mission dans les aléoutiennes. À cet endroit, sous une tente conçue à cet effet, il établira plusieurs activités artistiques pour ses compagnons de troupe, dont un poste de radio avec émission régulières de musique et chants, des spectacles pour les soldats de l’île et des événements rassembleurs à Noël et autres fêtes particulières. Mais ce qui le transforma en l’homme le plus populaire de la région fut la responsabilité de la distribution des rations de rhum du matin! Au bout d’un certain temps, il reçut un congé, je crois. Ce qui lui permit de se rendre à Montréal, en visite dans sa famille et ses amis. À ce moment, il se fiança avec Rita Céré, ma mère, avec qui il correspondait par amitié. Au début de son enrôlement, il obéissait aux ordres de l’inscription obligatoire. Par la suite, il décida de se porter volontaire pour la suite des événements. Ce qui le fit poursuivre ses expériences de guerre en Europe. De Halifax, il se rendit en Angleterre, en Bateau (les cargos étaient réquisitionnés pour le transport des soldats). Le 25 mai 1944, si je me fie aux informations que j’ai trouvées, il se retrouve au Yorkshire en attente des ordres de l’invasion des alliés.
Il participe à la bataille de l’Escaut, puis à la libération des Pays-Bas, de 44 à 45. Au mois d’avril 45, au sein de la première armée, Ier corps Canadien, probablement, il est envoyé en Hollande. Il débarque avec les bateaux sur les plages. Par la suite, les soldats devaient tenter de libérer des villages.
Au cours de l’une de ses opérations, il se déplace avec son groupe à Bergen op Zoom.
La mission est de libérer cette région. Se faufilant entre les maisons réquisitionnées par les soldats allemands, un obus atterrit et éclate derrière lui, blessant et tuant la majorité de ses compagnons. Il est blessé aux jambes et passe la nuit dans les champs de pommes de terre. Il réussit à ramper dans les champs vers ses unités de secours. Les soldats responsables le hissent derrière un tank et le ramènent à sa base. Il est amené à l‘hôpital. Blessé aux jambes, une opération le délivre de plusieurs morceaux d’obus, sauf un, qu’il conservera au talon toute sa vie. Par la suite, il est en convalescence et profite de l’occasion pour se lier d’amitié avec les autres patients, le révérend et même les villageois de Hollande. Il apprend l’Allemand et effectue des travaux administratifs pour les troupes. Ses contacts avec les habitants le touchent. Les soldats n’avaient pas le droit de partager leur ration avec les villageois. Cette tristesse le marqua longtemps. Il décrivait aussi ses rencontres avec les prisonniers libérés des camps de concentration. Leur détresse était insoutenable. La désolation de toutes ces régions était difficile à accepter. Après sa convalescence, suite à la libération de Paris, il se rend dans la ville et doit patienter avant le retour au pays. Avec ses compagnons, il bivouaque à la gare d’Orsay. Paris est défigurée, mais il se réjouit de la voir libre. Il passe le temps en se baladant et en poursuivant sa correspondance avec Rita et sa mère qui s’impatientent de le voir.
5. Au cours de cette longue attente, il participe au concours de nouvelles de CKAC. Il remporte le premier prix. Il aura donc un travail dans le domaine qu’il souhaite, à son retour. Le 8 décembre 1945, il revient à Montréal. Par la suite, il épouse, Rita Céré. Quatre enfants naîtront de cette union. Cinquante ans de carrière artistique ont suivi ses expériences de guerre. Auteur, chanteur, comédien, acteur. Il a œuvré sur la scène du théâtre, de la télévision du disque et de la littérature. Il est décédé en 1993 à Mont-Saint-Hilaire.
Il est demeuré très marqué par cette période de l’histoire. Couche-tard, ce n’était pas un lève-tôt. La vie de soldat lui fut très ardue. Néanmoins, il resta fier de sa participation et en parla toute sa vie. Il voua longtemps une grande admiration à Winston Churchill et à Napoléon.
Je demeure convaincue que ses expériences de guerre ont servi de base à l’élaboration de son personnage, le Capitaine Bonhomme…
Bon vent…
Le Capitaine Bonhomme était mon idole. Et lorsque je suis déménagé à St Hilaire . Une des première journée ou je suis arrivé je suis allé à l'épicerie pour remplir la grosse cruche d'eau bleu. En me voyant entré il a dit bon voilà la cruche qui arrive. Je lui ai répondu une farce moi aussi. Et le bal a parti il y avait deux femmes qui nous regardaient. Elles riaient tellement qu'une d'elle a pissé dans ses culottes. Et par la suite chaque vois que l'on se rencontrait on se donnait la main. Et la veille de sa mort une voie me disait d'arrêter au centre d'achat de Beloeil. Alors même si j'étais pressé je suis arrêté et me suis dit je fais le tour de l'allée en beigne et repars. Alors rendu de l'autre coté je le vois qui viens vers moi dans l'allée. Alors comme toujours je lui tend la main pour le saluer. Et il m'a tendue la main gauche en s'excusant d'avoir mal au bras droit. Je lui ai dit prenez soins de vous Capitaine. Car un peu avant il avait eu son malaise sur une sène. Toujours est-il que le lendemain matin vers 06h00 en me rendant au travail j'entend à la radio que le Capitaine Bonhomme est décédée durant la nuit. J'étais triste évidemment mais aussi tellement heureux d'avoir pu lui serrer la main une dernière fois à peine quelques heures avant son décès. Quel homme merveilleux d'une grande gentillesse... Jacques Robidoux
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