28/07/2007

Summus fortissimi # 3


Un voilier à la mer…

J’ai toutes les raisons du monde d’être fier de mes gabiers. Tribordais et bâbordais manoeuvrent mon grand voilier comme des titans! Bretons pour la plupart, ils connaissent leur navire comme le fond de leurs poches! La mer est leur meilleure compagne, et moi, leur seul maître à bord!
Mille millions de tempêtes des tropiques! Je fais l’éloge de mes compagnons, mais que dire de mon bateau! Ah, les enfants! Quel formidable bâtiment à voiles! C’est une pure merveille, aussi rapide qu’un véritable marsouin! Cette goélette a du lion, du dragon… du Bonhomme, quoi! Construite à Brest, en Bretagne, en 1885, jaugeant cent tonneaux, elle avait une longueur de trente mètres et une largeur de onze mètres. De type frégate ou navire de guerre, car plusieurs infâmes requins -- des pirates sanguinaires -- bourlinguaient encore sur les océans de l’époque. La goélette devait être munie d’une solide batterie afin de se défendre en tout temps contre ces chenapans! Quatre canons d’une grande précision furent installés à son bord pour se prémunir des attaques soudaines et sournoises de ces filous des mers! On ne sait jamais avec ces barracudas affamés.
Heureusement, le
Marsouin I était surtout un navire de pêche! Aussi, un de mes passe-temps favoris lorsque nous nous dirigions vers un banc de poissons était de grimper dans le grand mât et de contempler mon bolide filer à toute vitesse, toutes voiles dehors! Focs, misaine, voiles d’étai, bonnettes au vent… Quel beau spectacle! Je reniflais le vent du large à pleins poumons, enivré par la force et l’élégance de ce grand vaisseau.
Mine de rien, le
Marsouin I traversa encore depuis les dernières semaines des dizaines de tempêtes! Il triompha de vagues énormes de plus de cent mètres, sans broncher! Rien ne peut l’ébranler. À la barre de ce géant des mers, je vous l’assure, aucun cyclone, aucun tsunami, ne m ‘effraie. Cette goélette est une fée…une fée bretonne, ne l’oublions pas!
Mireille Noël
. Les mémoires du Capitaine Bonhomme, tome 1 : chapitre un. De Hong-Kong à Mombasa (extrait).

Le premier voilier du capitaine fut une goélette. Il s’agit d’un bâtiment léger à deux-mâts et à voiles auriques. Le grand mât est à l’arrière. La pêche et le commerce étaient les activités principales de ce type d’embarcations. Le schooner est un petit navire à deux-mâts que l’on peut définir comme étant la version anglaise de la goélette.

Le Marsouin 1 fut légué au capitaine par son père.

Il fut sa fortune dans tous les sens du mot.

Un voilier à la mer pour l’enfant de la mer…

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1. Illustration: La goélette la Canadienne (gravure. 1875)

2 commentaires:

  1. Bonsoir,
    et bien pour ma part, j'aime beaucoup les bateaux à voiles, d'ailleurs ma première grande fiction commençait par l'histoire d'un vieux marin.

    Trés bien écrit en tout cas

    bonne continuation

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  2. Merci!

    Je suis certaine que cette fiction est une oeuvre de qualité à l'image de tous vos écrits.

    L'aventure du capitaine se poursuivra bientôt...

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